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Portée par une volonté de sacralisation du 5 mai, Lauda Guidicelli, membre du collectif des victimes, milite au quotidien pour son combat. La bataille d’une vie pour cette jeune femme en master de droit, touchée par la perte de son père, journaliste, tombé lors de la catastrophe. Enfant à l’époque du drame, elle n’a pas de souvenirs précis. Simplement la sensation d’avoir perdu un être cher. Un souvenir qui la pousse à perpétuer la mémoire des victimes, à leur donner une vraie commémoration.

 

Malgré les années qui ont passé, beaucoup de choses restent encore à corriger autour de ce drame, de cette date. Une finale de Coupe de France et même un titre de champion ont été fêtés ce jour-là. De quoi agacer Lauda Guidicelli, révoltée face au silence des instances dirigeantes. « Ça reste dans la continuité de ce qu’ils ont toujours fait, à savoir ne pas prendre en compte cette tragédie. C'est comme si c’était de l’autoflagellation de commémorer Furiani. L’année dernière, sans la minute de silence à Marseille où les tee-shirts "hommage" ont été portés par les joueurs, il n’y aurait rien eu. Cette saison, rien n’a été programmé de la part de la FFF et de la LFP. » Reste la solution politique avec la rencontre du ministre des sports. Chantal Jouanno ou David Douillet ont accepté de recevoir le collectif, à l’inverse de Valérie Fourneyron, restée sourde aux revendications. Nouvellement arrivée, Najat Vallaud Belkacem a déjà rencontré le collectif et des réunions sont prévues. « On va rouvrir le dossier mais, pour autant, on reste prudents sur la question de la sacralisation. »

 

#PasDeMatchLe5Mai

Ignorée par les instances du football pendant trop longtemps, cette catastrophe commence à rentrer peu à peu dans les esprits. Preuve du travail effectué par le collectif et ses composantes, Toifilou Maoulida, joueur du SC Bastia, a lancé une chaîne de soutien au collectif du 5 mai 1992 sur Twitter et Instagram. Habitué des célébrations de buts à l’aide de bandelettes, l’attaquant en a cette fois-ci fait un autre usage en partageant une photo avec le message #PasDeMatchLe5Mai. Communication, rencontres politiques, pétition, tout est fait pour empêcher la tenue de match un 5 mai en France. En vain. Seule avancée pour le moment, l’arrêt des rencontres en Corse à cette date. Insuffisant pour refermer la plaie. « C’est loin d’être un caprice, souligne Lauda Guidicelli. Je pense qu’en marquant cette date d’une pierre blanche, ça permettrait à tout le monde de faire son deuil, montrer que cette catastrophe ne tombe pas dans l’oubli. Ça reste quelque chose d’important pour les familles des victimes pour se construire et se reconstruire. » L’enjeu est grand. Il est à la fois sociétal, sportif et émotionnel. 22 ans plus tard, personne ne pensait en arriver là. Comme si c’était hier, les demandes des victimes sont toujours bien présentes.

Sacralisation du 5 mai : un combat douloureux

Furiani   05/05/92

 Une plaie encore ouverte

Toifilou Maoulida
Toifilou Maoulida
Toifilou Maoulida
Djibril Cissé
Collectif des victimes
Les sœurs Guidicelli
SC Bastia

« Cela permettrait

de faire le deuil »

Josepha Guidicelli et Lauda Guidicelli ont perdu leur père, Pierre-Jean, le 5 mai 1992.                         (© So Foot)

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© 2014 par Antoine Giannini & Pierre Marsal

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